S'éduquer pour mieux vivre : Découvrez l'essentiel de la finance islamique et son impact, une démarche clé pour aligner vos choix financiers avec vos convictions religieuses.
Chaque jour nous prions au minimum 5 fois, et donc l’une des premières choses que nous apprenons en tant que musulman est d’apprendre à faire la prière.
Tous les jours, nous prenons également un certain nombre de décisions financières, pourtant personne ne nous apprend comment différencier les transactions qui sont permises des transactions illicites en Islam.
Ces transactions qui peuvent paraître complètement anodines telles que :
Toutes ces opérations financières ont l'air innocentes alors qu’elles cachent souvent du Riba sans même que l’on ne s’en rende compte. Lorsque l’on connaît l’importance du Riba, on sait à quel point il est nécessaire d’être informé de son existence, pour au moins essayer de l’éviter.
Éviter le riba est certes une obligation en Islam mais ce n’est pas la seule prescription à suivre. La finance islamique est une discipline à part entière qui nous impacte grandement dans notre quotidien.
La finance islamique est un système financier qui s'appuie sur les principes de la charia, ou loi islamique. Ce système financier est basé sur des principes éthiques et moraux qui visent à promouvoir la justice et l'équité dans les transactions financières.
Ces principes incluent l'interdiction de l'intérêt (riba), l'interdiction de la spéculation (maysir) et de l’aléa contractuel (gharar), l'exigence du partage des risques et des profits dans toutes les transactions financières ainsi que l’adossement à un actif tangible de ces dernières.
Nous avons consacré un article complet sur le sujet du Riba que vous pouvez consulter ici. Passons donc directement à la deuxième interdiction en finance islamique : la spéculation.
La spéculation (maysir) doit aussi être bannie de nos décisions financières. Mais qu’est-ce que la spéculation au juste ? Est-ce que cela veut dire que nous ne pouvons pas investir en tant que musulman ?
Pas du tout et pourtant c’est ce que nombreux de nos coreligionnaires croient et s’interdisent donc d’investir. Le "maysir" est un terme en finance islamique qui se réfère à toute forme de jeu de hasard, de spéculation excessive ou d'activité qui implique un gain financier basé sur la chance plutôt que sur un travail productif ou un investissement éthique. En d'autres termes, le maysir est considéré comme une forme de jeu ou de jeu d'argent, ce qui est contraire aux principes de la finance islamique. Ainsi la loterie, les paris sportifs ou d’argent rentrent dans cette catégorie.
Sans apprentissage de la finance islamique, il est impossible de connaître les formes de spéculation qui sont permises ou interdites en Islam. Sans s’en rendre compte, nous pouvons donc :
Ce serait quand même dommage de se retrouver dans un de ces cas de figure, non ?
Mais alors qu’est-ce exactement le Maysir ou la spéculation en Islam ?
Passons maintenant à un autre principe, trop souvent occulté.
Le gharar (aléa contractuel) est également extrêmement présent, notamment dans les produits d’assurances ! Cela choque énormément de monde mais OUI notre assurance maladie dans la forme que nous connaissons est illicite. La raison principale est que nous payons tous les mois une prestation alors que nous ne sommes pas certains que nous pourrons en bénéficier. Nous payons une mutuelle tous les mois et nous ne savons pas si nous allons y avoir recours, car nous ne pouvons deviner si et quand nous allons tomber malades.
Mais alors cela veut-il dire que tous les musulmans de France ont souscrit à des mutuelles illicites ?
La triste réponse est oui, et c’est aussi le cas pour votre assurance auto, assurance habitation etc…
Il faut bien distinguer les assurances obligatoires, des assurances facultatives. De nombreux savants sont d’avis de tolérer une exception pour ce qui est des assurances obligatoires (ex-assurance auto). En revanche, si une assurance est facultative et non islamique, il est préconisé de ne pas y souscrire.
Tout le monde a en tête l’image de la banque qui finance une maison et qui en plus prend en garantie cette propre maison. Cette situation est problématique à plusieurs niveaux :
1. La banque prête de l’argent qui ne lui appartient pas et elle reçoit une rémunération en contrepartie (les fameux intérêts).
2. En cas de défaut de paiement, la banque peut saisir la maison et la revendre aux enchères.
3. Si la vente n’est pas suffisante, l’emprunteur est toujours endetté auprès de la banque.
On voit bien dans ce cas de figure que c’est l’emprunteur qui prend le plus de risques et pourtant c’est la banque qui engrange tous les profits.
Dans une transaction financière islamique, le cas du banquier qui ne prend aucun risque mais qui engrange tous les profits n’existe pas. Pour prétendre obtenir un profit, il faut que l’on puisse mettre un risque en contrepartie. C’est la raison pour laquelle la plupart des financements islamiques impliquent que le financier ait à un moment donné la propriété du bien financé. Car on ne supporte pleinement les risques que des biens que l’on possède vraiment.
En finance islamique, l'adossement des transactions à un actif tangible est un principe fondamental visant à assurer la conformité aux principes de la charia (loi islamique). Cette pratique vise à établir un lien direct entre une transaction financière et un actif réel, tangible et identifiable. L'idée est d'éviter les transactions purement spéculatives et de promouvoir des échanges économiques basés sur des biens physiques.
Voici quelques exemples d'adossement des transactions à un actif tangible en finance islamique :
L'adossement à des actifs tangibles vise à garantir que les transactions financières sont liées à des biens réels, contribuant ainsi à réduire les risques de spéculation excessive et à promouvoir des transactions éthiques et équitables. Cela est en accord avec les principes islamiques qui encouragent les activités économiques basées sur des biens tangibles et des échanges justes.
L'interdiction d'investir dans des secteurs illicites découle des principes éthiques et moraux de la charia (loi islamique). La charia fournit des directives sur ce qui est considéré comme licite (halal) ou illicite (haram), et ces principes sont appliqués dans le domaine de la finance islamique pour assurer la conformité aux valeurs islamiques. Voici quelques-unes des raisons fondamentales pour lesquelles l'investissement dans des secteurs illicites est prohibé en finance islamique :
L’interdiction d’investir dans ses secteurs permet de s’assurer que les gains retirés de nos investissements soient licites. De la même manière, le travail est une transaction financière dans laquelle nous investissons notre temps en échange d’un revenu. Éviter de travailler dans des secteurs illicites permet de s’assurer que notre revenu est halal, éthique, socialement responsable et en accord avec les valeurs islamiques.
En résumé la finance islamique est un cadre qui nous permet de déterminer deux dimensions fondamentales de notre quotidien :
Vivre une vie financière saine et licite ne peut se faire en ignorant ce cadre, d’autant qu’à l’ère d’internet, un nombre incalculable de ressources éducatives sont disponibles en ligne.
En plus de notre mission de libérer 7 millions de Français du Riba nous avons vocation à faire de ce blog une source d’information pour tous les musulmans de France qui souhaitent en savoir plus sur la finance islamique.