Vous avez sûrement entendu parler de la cryptomonnaie mais est-ce bien licite pour les musulmans ? Découvrez la réponse dans ce nouvel article de blog.
On parle beaucoup des cryptomonnaies surtout lorsque le bitcoin atteint des sommets comme ce fut le cas en mars 2024. Le sujet fascine particulièrement nos plus jeunes en leur faisant miroiter des profits mirobolants avec notamment des influenceurs qui vont proposer d’y investir via des formations ou des services de trading. Pour avoir un avis objectif sur la licéité des cryptomonnaies, on va d’abord définir de façon simple ce que sont les cryptomonnaies, pourquoi elles sont si convoitées et explorer les différents avis de nos savants.
Le sujet de la cryptomonnaie est quand même relativement récent, il date de 2008 lorsque Satoshi Nakamoto publie un livre blanc qui annonce la création du bitcoin : la première monnaie électronique décentralisée. Bitcoin repose sur un protocole informatique qui permet d’effectuer des paiements en ligne directement d’un individu à un autre sans passer par une institution financière. C’est la technologie de la blockchain qui va notamment permettre de se passer d’intermédiaires entre les individus, les transactions et leur historique étant inscrits au sein d’un registre numérique ouvert et consultable par tous.
Bitcoin est lancé en janvier 2009 et devient la première cryptomonnaie sur la première blockchain publique de l’histoire. Depuis, plusieurs milliers de cryptomonnaies ont vu le jour.
En résumé, une cryptomonnaie est un actif numérique virtuel qui utilise la cryptographie et qui fait partie d’un écosystème basé sur la technologie blockchain.
Le sujet intéresse surtout les investisseurs qui voient dans les cryptomonnaies des actifs financiers où ils peuvent investir pour tirer un maximum de profit. Le fait que le prix d’un bitcoin soit passé de 0,01 $ à plus de 70 000 $ en quelques années y est pour quelque chose. Depuis, des milliers de cryptomonnaies ont émergé avec à chaque fois la même promesse : le jeton (ou le cryptoactif) va prendre de la valeur ! Les projets à base de cryptomonnaie se sont multipliés et les arnaques aussi. Selon un rapport récent, les activités illicites sur le marché des cryptomonnaies représentaient encore 24,2 milliards de dollars en 2023 contre 39,6 milliards de dollars en 2022, ce chiffre est en baisse grâce notamment à une réglementation qui commence petit à petit à s’installer.
La facilité de création d’un projet autour d’une cryptomonnaie n’arrange pas les choses. Les réseaux sociaux regorgent de « crypto millionnaires » qui n’hésitent pas à afficher leur richesse en clamant haut et fort avoir misé sur les bonnes cryptomonnaies et au bon moment, avant de diriger leurs audiences vers des formations pour « trader » (acheter et vendre) des cryptomonnaies.
Vu de l’extérieur ce marché ressemble à un casino ou à un jeu avec son langage bien spécifique : halving, bear market, coin etc.
En réalité, un peu comme le marché boursier, il faut avoir de solides connaissances sur le marché des cryptomonnaies afin de pouvoir le comprendre et en tirer profit comme tout autre actif financier. Cette connaissance vous permettra de ne pas tomber dans des arnaques ou sur des projets de « shitcoins », terme péjoratif qui désigne les cryptomonnaies qui n’ont aucune utilité immédiate autre que spéculer sur l’augmentation du prix de la cryptomonnaie et en tirer un maximum de bénéfice.
Le musulman a une grande responsabilité envers son argent, il devra rendre des comptes sur la façon dont il l’a gagné et la façon dont il l’a dépensé. Le fait de miser sur des projets douteux sur ce marché ne fait pas partie de l’éthique musulmane.
Tout d’abord, rappelons que la finance islamique relève de la jurisprudence du “ fiqh al-muāmalāt“ (Droit des contrats ou transactions) où la règle est que “tout est autorisé sauf ce qui est explicitement interdit”, rapporté aux cryptomonnaies, les savants doivent apporter la preuve qu’elles sont illicites.
Il y a des milliers de cryptomonnaies, il est donc impossible d’avoir un avis sur chacune d’elles, mais nos savants se sont quand même exprimés sur quelques-unes d’entre elles.
La plus célèbre étant bitcoin, les savants se sont exprimés sur sa licéité et trois avis ont émergé :
Mais bitcoin est une cryptomonnaie très particulière, l’avis sur le bitcoin n’est pas valable pour toutes les cryptomonnaies qui existent, c’est un peu comme pour les actions boursières, il est permis d’investir dans certaines actions à condition que l’entreprise remplisse des critères définis par des institutions reconnues de la finance islamique comme l’AAOIFI par exemple. Du coup, quelles sont les critères pour dire qu’une cryptomonnaie est licite ?
Il n’existe pas de standard officiel à ce jour qui énumère les critères d’admissibilité d’une cryptomonnaie mais les jurisconsultes musulmans ont la capacité d’étudier un projet pour pouvoir émettre un avis juridique sur la licéité des projets autour des cryptomonnaies.
Qintar, Stellar, Islamic Coin, Mrhb, ces noms ne te disent peut-être rien, il s’agit en fait des quelques cryptomonnaies qui détiennent un certificat de conformité émis par un comité de jurisconsultes musulmans ou charia board. Mizen détient également un certificat de conformité à la finance islamique émis par une charia board indépendant qui garantit que le compte de paiement Mizen est conforme à la finance islamique.
Notre certificat atteste que notre compte de paiement n’engendre pas d’intérêts (Riba), que les fonds ne sont pas la propriété de Mizen et ne peuvent faire l’objet d’investissement de la part de Mizen, qu’il n’y a pas de découvert possible, ce qui le rend conforme selon le droit musulman. Convaincu ? C’est le moment d’ouvrir ton compte chez Mizen !
Pour une cryptomonnaie, le certificat de conformité vient attester que l’ensemble du projet est conforme, c’est-à-dire le fonctionnement de sa blockchain, son système de création de la cryptomonnaie, son usage etc.
Une cryptomonnaie qui détient ce certificat, ou qui a fait l’objet d’une analyse par des experts, est donc un actif digital accessible pour les musulmans qui souhaite y investir. Le fait qu’une cryptomonnaie soit licite ne garantit pas pour autant sa performance. C’est pourquoi il est nécessaire de se former et s’informer avant de réaliser ce type d’investissement qui reste tout de même risqué.
Derrière les cryptomonnaies il y a en réalité tout un écosystème qui s’est construit qu’on appelle Web3 et qui promeut la propriété de l’individu sur ses données.
Aujourd’hui les géants de la tech américaine comme Meta, Amazon, Google, Apple ou Mircosoft collectent et exploitent nos données personnelles, souvent à notre insu. Demain, la démocratisation de la blockchain permettra l’accès à des services où l’individu ne sera plus tributaire de ces géants de la tech et sera propriétaire de ses propres données.
Imaginez un monde où du contenu ne peut plus être censuré par une plateforme, où l’individu devient sa propre banque, où il choisit de recevoir ou non de la publicité sur son navigateur internet… Il reprendra alors pleinement la propriété de l’usage de ses données personnelles.